Depuis les années 80 et les voiles de windsurf triangulaires en Dacron, les matériaux et les formes des gréements ont bien évolué se rapprochant de plus en plus d’un profil d’aile d’avion.

En slalom et en freerace, l’apparition des cambers a grandement augmenté les performances des voiles et permis d’atteindre des vitesses record.

Voyons comment agissent les cambers et comment cela se traduit sur l’eau.

L’action des cambers 

Ces pièces généralement en plastique, fixées en bout de lattes et s’insérant sur le mat, creusent la voile dans son premier tiers en partant du bord d’attaque et maintiennent les lattes dans l’axe du mat. On obtient ainsi un creux permanent et un profil stable qui augmentent la plage d’utilisation de la voile et son rendement. Les cambers créent ainsi un profil bloqué qui facilite à la fois le contrôle dans le vent fort et améliorent les écoulement pour permettre au windsurfer de naviguer plus vite.

Sur l’eau

Contrairement à une idée reçu, les cambers n’offrent pas forcément un meilleur départ au planning, à surface équivalentes, il est sensiblement le même pour des voiles qui en sont dépourvues. En revanche, ils permettent de passer aisément les molles grâce une perte de portance minimale et font accélérer constamment la voile dans les rafales sans saturer. On peut ainsi utiliser jusqu’à 1,5 m carré supplémentaire avec  une voile à cambers par rapport à une voile de freeride classique sans pour autant perdre en contrôle.

Le poids

Les cambers obligent les voiliers à penser des fourreaux plus larges qui laissent entrer de l’eau et fatalement alourdissent le gréement.

Une voile de windsurf à cambers est donc plus lourde sur la balance et en ressenti entre les mains du riders à cause de son profil rigide.

La maniabilité

Les cambers en alourdissant la voile et en bloquant le profil limitent forcément la maniabilité de la voile et rendent le jibe plus technique qu’avec une voile classique.

Le nombre de cambers

Il faut distinguer les voiles à fourreaux étroits avec 2 cambers des voiles à fourreaux larges avec 4 à 5 cambers.

Les premières sont plus adaptées à une pratique freerace avec un léger gain de puissance dans le vent léger et de stabilité à haut régime par rapport à des voiles sans cambers. C’est dans cette catégorie que se trouve notre Mission

La deuxième catégorie est conçue pour le slalom et le speed. Leur fourreau large leur confère un rendement supérieur et les gains en termes de réactivité et de vitesse sont conséquents au détriment du poids qui rend les manœuvres physiques. La nouvelle Ultimate fait partie de cette catégorie.

Technicité

Avec ce système, le pumping devient un peu plus technique et les manœuvres plus physiques à cause du poids. Le passage des cambers au changement d’amure peut être aussi difficile. Pour toutes ces raisons, les voiles équipées de ce mécanisme, comme les voiles de Slalom et de Freerace, ne sont pas conseillées aux riders débutants qui devraient commencer par des modèles Freeride sans cambers plus maniables et légers.

Sans oublier qu’une voile à cambers est plus technique, plus longue et plus fatigante à gréer. Une certaine expertise technique est requise pour ajuster la voile au mat avec des spacers, petites cales qui viennent se fixer entre le mat et le camber.

Pour résumer, les cambers optimisent les performances d’une voile sur toute sa plage d’utilisation bien qu’ils rendent le gréement plus technique. Indispensables en Slalom ou en Speed, ils sont une option intéressante pour les voiles de Freeride afin d’augmenter leur rendement en sacrifiant un petit peu de maniabilité. Elles sont par contre bien entendu à déconseiller aux débutants ou aux personnes ne cherchant pas de performances particulière en terme de vitesse avec leur planche à voile.